Après ce à quoi PHTK a réduit Haïti, si les citoyens ne se soulèvent pas c’est… pas des hommes.

Après ce à quoi PHTK a réduit Haïti, si les citoyens ne se soulèvent pas c’est qu’ils ne sont pas des hommes. HAÏTI RENAÎTRA, par Jean Willer Marius et Jean Jackson Michel

Comme Meursault, cet étranger à son propre procès où l’avocat s’est littéralement substitué à lui, dans l’Étranger d’Albert Camus ; le peuple haïtien, assiste impuissant à la complète détérioration de ce qui devrait être sa vie, son avenir, son bonheur. Et pour cause, nous recevrons bientôt des véhicules blindés made in Taiwan au lieu du pain et du lait pour nos enfants qui meurent de faim et nos fifilles qui se prostituent à la vue de tous. Les extraterrestres du PHTK s’étonnent eux-mêmes de pouvoir porter autant de coups à notre humanité. Ils sont si confortables qu’ils prévoient même d’augmenter une taxe sur le pétrole et comme l’empereur mort, ils se disent que si nous acceptons, c’est que nous ne sommes pas des hommes, oubliant la fin de l’histoire…

Des assassins haïtiens en uniforme de police aidés de mercenaires commandés transforment sa terre en un bassin de sang où même une fillette de trois ans devra désormais être mise sur la liste des blessés par balles. Une nouvelle victime par balle n’est plus une actualité en Haïti, c’est un fait intégrant de notre quotidien. Manger devient un accident tout comme pouvoir  se déplacer en toute liberté. L’existence même de l’haïtien est questionnable vu qu’Haïti n’a pas la possibilité de nourrir la grande majorité de ses enfants.

Et pourtant, les richesses de cette terre jadis bénite sont connues de tous. Elles sont juste thésaurisées dans des adresses connues, chez ceux-là mêmes qui avaient été élevés à ne pas nous considérer comme des êtres humains à part entière compte tenu de notre couleur de peau et du lieu de notre provenance. Avec cette idée en tête, c’est pour eux chose normale que nous n’ayons pas d’hôpitaux ni d’écoles ; toutes les infrastructures de base sont inexistantes. On se soumet à s’y faire traiter de peuple docile. Comme l’on ne traiterait pas un animal et il est là, gémissant, jeûnant et priant pour que Dieu lui vienne en aide, alors que Dieu lui-même se demande s’il avait bien fait de leur donner un cerveau, si c’est pour se laisser traîner dans la boue par un ivrogne démesuré et des étrangers exterminateurs, si c’est pour accepter l’inacceptable, et, applaudir les voleurs arrogants de son bonheur.

À cette phase des débats, des confessions s’imposent. Les anciens flibustiers passant à l’opposition en passe de devenir prochain premier ministre désigné doivent témoigner publiquement, demander pardon et renoncer à clocher des deux côtés. Haïti-Renaitra doit se repentir d’avoir souvent accusé l’autre d’être responsable de nos misères quand il revient à celui qui souffre de desserrer par tous les moyens l’étau qu’on lui met autour du cou. Haïti est devenu une vache grasse pour plusieurs commerçants extérieurs donc encourager sa production nationale va être le cadet des soucis de ses oppresseurs. Dès lors, ils placent au pouvoir, contre la volonté du peuple un pantin fou pour mener à bien leur basse besogne et le peuple s’englue dans une misère abjecte irrémissible, de laquelle il doit nécessairement se libérer par tous les moyens possibles et imaginables.

La solution ne passera pas par la démission volontaire de tijov qui de toute évidence perd la pédale ni par le fait qu’on nous pisse dessus et que certains journalistes nous font croire que c’est de l’eau bénite. Il nous faut la collaboration des employés de l’État pour empêcher que les fonctionnaires corrompus investissent leurs bureaux. L’opposition politique doit demander la solidarité des parents aisés ayant les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école pour faire le sacrifice de les garder chez eux durant deux semaines pour forcer dans une révolte citoyenne, sans casse ni érection de barricades aux pneus enflammés, qui ne sont que des prétextes qu’on leur offre pour nous tirer dessus, les maîtres du président à tirer un peu sur sa laisse.

Un sauvetage collectif s’impose. Ne te crois pas à l’abri quand ta table est remplie ou que ton enfant puisse se rendre à l’école. Celui qui s’endort sur ses lauriers alors que ses voisins sont tenus éveillés par la faim risquent de connaitre un réveil brutal les verra-t-ils faire irruption dans sa cuisine pour apaiser leur faim et rétablir l’équilibre?

  • Septembre 2019